Randall Thompson

Vie:
Le centenaire du compositeur américain, décédé en 1984, tombe le 21 avril 1999. Il ne faut pas le confondre avec le compositeur et critique Virgil Thomson, dont le nom s'épèle différement, dont l'opéra Gertrud Stein et une biographie imposante l'ont maintenu sur le devant de la scène. Thomson et Thompson sont de bons disciples de Harvard, mais la seconde patrie de Virgil était Paris alors que celle de Randall était Rome. Il y a été nommé, en 1959, Cavaliere Ufficiale al Merito della Repubblica Italiana.

Thompson a été très connu pour sa musique chorale. Chaque choeur d'église a chanté au moins une fois son Alleluia, enregistré 14 fois jusqu'en 1980, dont deux fois sous la direction de Thompson lui-même. Cette pièce a été créée lors de la session inaugurale de ce qui allait devenir le fameux Berkshire Music Center de Tanglewood (Massachusets) en 1940. En 1994, les Proms de la BBC ont privilégié Thompson de façon malheureuse en incluant dans leur programme des extraits de sa cantate pour choeur seul, The Peaceable Kingdom. Je me souviens de Boris Ord dirigeant l'oeuvre avec un bonheur manifeste à la King's Chapel de Cambridge au milieu des années 1950. Tout sonnait bien dans un langage qui, aujourd'hui, ne semble pas si éloigné du minimalisme radical d'un Pärt ou d'un Tavener. En outre, c'est le disque qui a permis à Thompson d'atteindre une large audience au cours des années 1990.

Thompson était également un grand symphoniste, écrivant un type de musique qui était ressenti comme spécialement américain dans les années 1930 et 1940 - large et diatonique, proche de Roy Harris ou Rubbra, mais sans la personnalité de Copland ou le poli de Piston. Les trois symphonies de Thompson ont été enregistrées sur CD. Il y a maintenant trois enregistrements de sa Deuxième symphonie. Elle a été écrite en 1931, a été créée sous la baguette de Howard Hanson, dont la propre musique a été redécouverte et est devenue populaire.

Les élèves de Thompson à Harvard comprenaient Leonard Bernstein, qui lui renvoya l'ascenseur au mieux en dirigeant la Deuxième symphonie et en l'enregistrant en 1968, dans un climat bien différent de celui qui régnait à l'époque de la composition.

Thompson est né à New York dans une famille de Nouvelle-Angleterre. Il est allé à l'école dans le New Jersey, où son père enseignait l'anglais. A Harvard, il a étudié auprès d'Edward Burlinghame Hill, un compositeur attaché à l'école française tardive, et auprès d'Archibald T. Davison, directeur du Harvard Glee Club et de la Radcliffe Choral Society. Cette tradition chorale active s'est révélée essentielle pour Thompson et pour d'autres compositeurs de Harvard comme Virgil Thomson et Elliott Carter. Thompson a aussi suivi quelques leçons avec Ernest Bloch, avant de gagner, avec son prélude orchestral inspiré par Edna St. Vincent Millay, le Prix de Rome américain. Quand il revient aux Etats-Unis en 1925, il commence une carrière académique sérieuse dans diverses universités de part et d'autre du pays, avant de revenir à Harvard de 1948 à 1965.

L'une des pièces chorales les plus caractéristiques de Thompson est Frostiana, mise en musique de sept poèmes bien connus de Robert Frost, poète de Nouvelle-Angleterre. Thompson a certaines des qualités de Frost, atteignant son auditoire par un langage musical simple et direct qui séduit après les compexités de nombre d'oeuvres du XXe siècle. Peter Dickinson/traduction Daniel Fattore

Oeuvres:
Deuxième symphonie (1931)
The Peaceable Kingdom (1936) pour choeur a cappella
Alleluia (1940) pour choeur a cappella
Première symphonie
Troisième symphonie
Frostiana pour choeur mixte

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