Joseph Reveyron
Vie:
Fils de François Reveyron (1884-1958)
fonctionnaire aux Hospices Civils puis négociant, et de Berthe Bizet
(1889-1983), Joseph Reveyron est né à Lyon le 2
septembre 1917 à la Croix Rousse, au cœur du quartier des canuts. Il y
passe toute sa jeunesse. Il manifeste très tôt des dispositions musicales. Ses
parents lui font découvrir l'orgue auprès de l'Abbé Joubert, alors
organiste à la Basilique de Fourvière. En 1934, à 17 ans, il devient
l’élève d’Edouard Commette (1883-1967), organiste de la Primatiale
Saint Jean et ancien disciple de Valentin Neuville et de Charles Marie Widor.
Commette fut organiste de la primatiale de 1904 à 1967. Il lui enseignera
également l'harmonie, le contrepoint et la composition. La personnalité du
jeune élève se manifestera tout de suite par le désir de composer. Après
quelques essais, il signe en 1937 ce qu'il considérera comme sa première oeuvre
Ma douce amie, un chœur à trois voix égales dont il écrit les
paroles et la musique. En 1941, il entre à la Sacem
avec le parrainage de Georges Martin Witkowski
(1867-1943), compositeur et Jean Witkowski
violoncelliste et chef d'orchestre. Cependant, le jeune artiste s'adonne aussi
à la peinture et il expose au salon Regain trois années de suite. La première
grande œuvre de Joseph Reveyron est un oratorio Notre
Dame (1947). Il en écrit le livret d'après des textes liturgiques et on
voit apparaître les traits dominants de son art. Au milieu des foisonnements et
des tendances il se crée son langage propre qui lui permettra d'être libre de
toute école. Après une assez longue période à la tribune de Notre Dame de la Mulatière, (paroisse proche de Lyon et disparue depuis) il
est appelé au jury du conservatoire. Nommé suppléant de son maître Edouard
Commette en 1954, il lui succède quelques années plus tard et devient titulaire
du grand orgue de la Cathédrale de Lyon. Il y restera plus de quarante années
au cours desquelles il vivra l'évolution de la liturgie et l'utilisation du
français.
Il faut souligner son profond attachement à la foi catholique et
l'utilisation abondante dans ses oeuvres des thèmes religieux. A la même époque,
il rencontre Claude Leroudier qui, en devenant son
épouse, a beaucoup contribué à l'éclosion de son œuvre de compositeur. De
cette union naîtront quatre enfants, dont Dominique Reveyron-Gidrol,
organiste et professeur de musique. Joseph Reveyron effectue
aussi une carrière de concertiste – où il brille aussi, comme dans les
offices liturgiques de la Primatiale par la qualité de ses improvisations –
qui le verra se produire principalement en France (Notre Dame de Paris,
Chartres), mais aussi en Suisse (Genève, Lausanne), et en Allemagne (Leipzig).
Il compose alors sans cesse, édifiant au cours des ans un catalogue
impressionnant. Ses premières œuvres sont marquées par la rencontre à
Lausanne (Suisse) avec le poète Edmond Kaiser (dont il met en musique plusieurs
textes) et de sa femme Lucienne Duvallier, dont le
timbre chaleureux de contralto lui inspire de nombreuses compositions vocales.
Egalement à Lausanne, il se lie d'amitié avec Dante Granato,
compositeur et organiste de Notre Dame du Valentin qui fait beaucoup jouer sa
musique en Suisse. Il fait aussi la connaissance de Michel Corboz,
alors jeune chef de chœur au Valentin, qui lui commande des œuvres pour
son ensemble vocal. Avec le Psaume du Serviteur, ce dernier avait
remporté un premier prix au concours de Neuchâtel. Ainsi de nombreuses œuvres
chorales seront crées en Suisse et dirigées aussi par Michel Corboz (Psaume du Serviteur, Cantate Chronos,
Cantate des Commencements, La Terre et le Ciel) jusqu'à la Messe
de la Nativité créée en 1990 pour la messe de minuit en Eurovision!! En
1967 il s'établit aux Echets (Ain) et y mène une
existence toute consacrée à l'orgue et à la composition entouré
des siens et de ses amis. Il s’y éteint le 7 janvier 2005.
La quasi totalité de l'œuvre de Joseph Reveyron
a été jouée en concert et aussi par des artistes d'audience internationale
et plusieurs sont éditées en disques (noirs puis compacts). Depuis 1996,
l’ensemble de son œuvre constitue un fonds spécial de la Bibliothèque
Cantonale et Universitaire de Lausanne sous la direction de Jean-Louis Matthey. A partir de ce fonds, a été publié un catalogue
des œuvres précédé d'une chronologie biographique. Ce catalogue dressé par
genre contient un index alphabétique de plus de cent opus publiés ou restés
manuscrits.
Source : Musimem
Œuvres :
Ma douce amie (1937) pour chœur à trois voix égales
Notre Dame (1947)
Messe festive (1974) pour chœur, orgue et ensemble de cuivres
Cantate Saint Jean-Baptiste (1974)
Messe de la Nativité (1990)
Cantate Chronos
Cantate des commencements
La Terre et le Ciel
Psaume du serviteur pour chœur d’hommes